TRANSITION

TRANSITION

Napoli, dernière escale dans mon pèlerinage.

Retour des klaxons, du métal, du béton.

Malgré ma propension à voir le beau dans tout paysage,

je ne me sens plus à ma place parmi ces habitations.

Je cherche la terre, l’eau, l’air et le feu ;

il est temps de partir, mes souliers de marche se font vieux.

Le bruit me déstabilise, impression de labyrinthite ;

un motocycliste s’effondre, sa vie volée par la fatalité.

Je vois la scène et me dis que tout va trop vite,

l’ordre des choses s’impose dans le désordonné.

Ils ont oublié de ralentir ;

l’arrêt forcé était pourtant si brutal.

Mais quand on ne voit que le blanc ou le noir,

on se prive des mille et une richesses du gris…

Chacun cherche à sa manière la réponse à sa liberté ;

certains continuent, repartent, poursuivent l’ancien,

d’autres redirigent, ralentissent, transforment le nouveau.

J’ai compris que pour moi le salut est dans les arbres,

dans mon jardin intérieur, dans la contemplation et dans le beau.

Les masques apportent l’illusion d’immortalité,

d’un monde qui peut continuer comme avant

à promouvoir la consommation, la distanciation, l’individualité,

sans se transformer pendant qu’il en est encore temps.

Je veux me mettre encore plus à nu,

abandonner les dernières fibres de ma carapace,

montrer sur mon visage les traces de ce grand voyage…

On braque sur moi un fusil scrutateur,

pointé pour attester de ma santé.

Potentielle virulente, mon sourire leur fait peur,

il est temps de partir avant d’oublier

toute cette beauté qui m’a entourée,

pendant que ma vie j’ai ressassée.

L’inconfort de ce moment m’annonce

que la transition est débutée ;

que bientôt je renaîtrai, alors ne pas résister.

Ressentir les contractions de la fin d’un monde,

en ayant confiance que l’amour attend

de l’autre côté de l’océan.

Lyne Castonguay
EAU-PÉRA-ROC

Avant ce voyage, j’ai reçu un gage;

Fleur de bach : eau de roche ;

défaire l’exigence démesurée envers soi-même ;

adoucir nos penchants à la droiture ;

apprécier les courbes et les imperfections….

Je vibre aux résonnances de la divine combinaison.

Je vis d’eau et de roches.

Mes marches s’éternisent.

Dans ce pays des dieux, j’ai débuté pieds nus,

d’un élan incertain, les muscles tendus.

Etna la nymphe me surveillait,

me laissa passer en fumant son calumet.

Les pieds sensibles, j’ai enfilé des bas,

pour moins sentir le dur, alléger l’émoi.

La tension en moi diminuait,

mais ma confiance se méfiait ;

j’ai rajouté une couche pour mieux me protéger

et accéléré le pas, pensant mieux avancer.

La peur nous fait toujours reculer ;

les dieux le savent, ils m’ont regardée,

et dans leurs bras bienveillants, m’ont soulevée,

pour que ma vue vers The Big Picture soit tournée.

Mais la perfection étant têtue, dans mes deux bas j’ai inséré

une sandale, un coussinet pour mes pieds.

Dans les eaux fébriles de cette mythique Protée,

je me suis fièrement élancée.

Vint ensuite le temps d’accalmie,

là où on sent que tout ira bien.

En sortant des bras d’Océanie,

je constatai qu’il n’en était rien.

Le feu d’Etna venait me confronter,

brûlait mes bas, infiltrait mon confort.

Que voulaient les dieux, mon salut ou ma mort ?

La peur revenait au galop, pour me paralyser.

Je décidai alors de retourner à la source,

Je m’assis sur les roches, cessai ma course.

Devant Etna et Océanie, je m’inclinai et priai.

Elles me répondirent : remets-toi pieds nus….

J’enlevai mes sandales et mes deux paires de bas…. 

Voyant mes pieds noircis, Océanie soupira ;

et de ces douces caresses, elle m’enveloppa.

La guérison fut instantanée,

un grand raz de marée.

L’eau transforme le roc ;

l’amour transforme la peur.

Nous sommes les enfants de la Terre,

sachons-le, c’est sans équivoque.

 

Océanie et Etna ont répondu à mes prières,

m’ont chanté un opéra rédempteur.

Le paradis se trouve sur terre,

je le réalise aujourd’hui et j’ai moins peur.

L’eau improvise ses états d’âme sur la roche.

J’ai retrouvé l’univers dans cette soprano et son ténor.

Robe rose,  paillettes d’or,

smoking noir aux fines incrustations ancestrales.

À chaque hésitation, j’ai reçu leurs offrandes messagères ;

roches cœur, chat, chien, papillon, corneille,

roches lune, vague, montagne, soleil.

Enivrée par la symphonie mystique, j’ai compris, non sans mal,

que la marche doit être un cérémonial,

que pour aller au fond de l’histoire

on doit laisser l’eau forger le roc, c’est notre seul espoir.

La roche, à force de résilience,

s’assouplit, devient moins dense.

Cette co-création résulte d’un amour réciproque

et crée ainsi le plus éclatant eau-péra-roc.

Ma valise remplie de vos habits,

chères Etna et Océanie;

je repars avec vos messages, vos injonctions

que la beauté du monde soit notre seule mission.

Lyne Castonguay

Scalea, Italie

Lyne Castonguay
TOUT EST PARFAIT DANS L'IMPARFAIT...

Tout est parfait dans l’imparfait…. C’est une phrase que je répète souvent ; à mes amis, à ma famille, mais surtout, à moi-même.

Elle me revient aujourd’hui à l’esprit, comme un rappel et un constat à la fois. Elle me rappelle de ne jamais douter, même dans mes moments de doute. Elle me rappelle que l’inconfort me fait grandir. Elle me rappelle que je ne suis jamais seule, que je suis guidée et portée vers mon accomplissement, à travers les crevasses et les égratignures….

Elle me fait ensuite constater que l’imparfait, dans sa fureur de vivre, apporte ce qui doit être vécu et brisé et réparé et intégré. Comme un vase ancien qu’on a tant de fois cassé et réparé et qui, aujourd’hui, a pris tellement plus de valeur…. L’imparfait me façonne, laisse ses traces sur mon âme, comme des tatouages de l’aura, témoins de mon chemin de pèlerin.

Elle me fait aussi voir combien l’imparfait est exaltant, stimulant, passionnant, malgré sa ténacité à vouloir me déstabiliser.

Cette perfection dans l’imparfait me montre ses couleurs de façon marquée ces jours-ci ; elle apparaît par un logis accédant directement à une petite plage reculée, que j’ai trouvé après avoir reçu l’annulation de celui prévu au départ. Elle se manifeste par la marche époustouflante de découvertes et de beautés que j’ai vécue en me faisant renvoyer d’une tabagie à une autre pour résoudre mon problème de cellulaire. Elle prend aussi forme dans ce sicilien venu à ma rencontre avant-hier pour m’offrir sa bienveillance et une approche exempte de peur. C’est enfin cette grande paix qui m’a habitée ce matin en m’éveillant et en ressentant au plus profond de mon être que je suis au bon endroit au bon moment et que j’ai l’immense privilège d’avoir bientôt passé cinq mois dans ce mystérieux et fascinant pays de mes visions d’adolescente.

Moi qui ai longtemps voulu être parfaite, comme si c’était un gage de la réussite de ma vie d’humaine, je réalise que ce sont plutôt mes imperfections qui me rendent plus vertueuse, plus apte à la compassion, moins portée vers le paraître, davantage vers l’être. Ce sont ces leçons de vulnérabilité qui m’enseignent l’humilité de servir. J’ai encore tant à apprendre, tant de roches à sentir dans mes souliers….

Je me souviens d’un jour, il y a une vingtaine d’années, alors que ma chère amie Jennie me guidait vers un cercle de sœurs qui voulaient honorer ma fragilité, porter l’enfant meurtrie, la bercer, l’accompagner… j’avais si peur de dévoiler mes failles…. Je lui disais : «Non, je ne peux pas, je ne veux pas» ! Je croyais que l’imperfection serait jugée et qu’on me jetterait aux poubelles comme un vieux vase qui ne sert plus. Jennie m’a entourée de toute sa douceur d’enfant, de toute sa puissance de grand-mère ; et elle m’a conduite dans le cercle d’amour malgré mes gémissements, en affirmant : «Oui tu le peux».

Je crois que c’est la première fois où j’ai accepté la vulnérabilité et l’imperfection comme étant des alliés plutôt que des ennemis. Et la phrase est apparue graduellement dans mes dialogues intérieurs et s’est manifestée de plus en plus souvent dans ma vie. Ce n’est pas surprenant qu’elle refasse surface aujourd’hui, avant que je glisse et me fasse trop mal. On ne voudrait pas qu’une entorse empêche ma marche. Une égratignure suffira,  merci !

Kishori m’écrivait, hier : «On t’aime, calme ou pas» ! Cela m’a ramenée directement aux bras de Jennie qui me soutenait doucement (mais fermement !) vers le cercle de sœurs. J’ai souri et j’ai accueilli avec plaisir ce clin d’œil de l’univers qui me rappelait encore une fois que mes vulnérabilités sont essentielles et que je peux les vivre collectivement sans crainte d’être jugée et condamnée. J’avais peut-être, sûrement, besoin de ce rappel, pour accueillir encore plus tout ce que ce voyage a à m’offrir.

Merci Jennie, merci Kishori, merci ma famille, merci ma communauté, merci frères et sœurs de l’humanité, merci Mère Nature, merci êtres du règne animal (des plus microscopiques virus aux plus grands), merci roches et eaux !

Je quitterai cette terre dans un temps où ils auront à nouveau ouvert ses frontières au reste du monde. J’aurai eu le bonheur de la voir presque nue, nature rocailleuse, explosive, baignée de soleil et de fleurs, entourée de mers veilleuses. C’est du parfait dans l’imparfait, du sublime dans l’abîme….

Lyne Castonguay

Letojanni, Sicile, Italie

Lyne Castonguay
INSPIRER, EXPIRER...

Aujourd’hui je n’écrirai pas de poème, ni de rimes…

Tout simplement, je dirai que la notion théorique, spirituelle, yogique de respiration comme moyen essentiel pour rester calme dans les eaux surmenées, est bien testé depuis quelques jours, depuis que je suis sortie des montagnes et ai rejoint ce qui constitue aujourd’hui la communauté des humains à Letojanni, Sicile, tout près du célèbre village Taormina.

Inspire, expire, c’est ce qui revient le plus souvent dans mon dialogue intérieur, ce que je me dois d’installer comme médecine quotidienne, pour conserver le moment présent et ressentir plus que tout la beauté de ces lieux semi-déserts.

C’est que, voyez-vous, le déconfinement crée, paradoxalement, chez ces chers italiens-siciliens, un accroissement impressionnant de peur et de méfiance. Autant ils avaient hâte de sortir, autant on voit dans les rues les masques portés de façon démesurée, même en marchant seul au bord de mer.

Mais cela n’est certainement pas la cause de mon besoin urgent de souffle renouvelé en conscience, de façon continue…..

Non, la cause de cette nécessité accrue de thérapie du souffle intérieur, c’est de subir chaque jour, depuis ma sortie, des revirements, des fermetures, des annulations, des semi-annulations, des lignes téléphoniques fermées, des sites internet non fonctionnels, des services qui me renvoient à l’autre, puis au voisin, puis à celui du coin….

Oh, que je suis tentée de faire des rimes….. mais non, l’heure est au direct, point par point, sans virgule ni dorure…. que du vif…..

Je vis donc, la dichotomie d’un paradis de la nature, de mon appréciation sans bornes pour cette expérience grandissante et ce moment unique dans une vie, conjugué avec ma frustration, ma désolation, ma dépression momentanée, ma rage, mon incompréhension, ma frustration, l’ais-je dit?…. de devoir, chaque jour, recevoir un courriel d’un hôte, d’une compagnie d’aviation, d’une ligne de trains, de bus, de cellulaire, qui me disent que rien ne va plus!

Misère, oh misère, qu’ais-je fait au bon Dieu pour être déchirée ainsi?! Est-ce la réalité de cette pandémie qui tout-à-coup vient apparaître dans mon aura? Étais-je si innocente là-haut avec les chats, pour croire que j’étais épargnée de hargne dans ces temps inhabituels?!

C’est là qu’intervient le INSPIRE, EXPIRE…. Mon intuition m’a dit de demeurer près des vagues pour ce restant de voyage, je comprends pourquoi. Elles me ramènent chaque jour à leur essence, à la mienne, au mouvement perpétuel du va et vient, du remplissage et de la vidange, le grand nettoyage…

C’est tout ce qui me ramène au présent, en ce moment, ce bruit des vagues, leur pensée seule me permet de détendre mes neurones nerveux. Dans un mois, peut-être, je partirai d’ici. Si on me laisse voyager, si les trains repartent, si les hôtes accueillent, si les avions décollent… mais d’ici là, je ne peux que respirer, continuer à marcher et à explorer ce lieu qui m’offre des paysages vierges (on se souvient des déconfinés peureux comme la mauvaise herbe devant mon chum….) et des occasions uniques de capturer en image la beauté naturelle de la Sicile.

Je devais partir le 12, puis le 13, on est aujourd’hui rendus au 14…. Inspire, expire. Les siciliens m’ont temporairement adoptée, mais je doute qu’à la longue ils apprécient mon identité de nordique, ma droiture et mon sens de l’organisation! Et d’ici à ce jour de mon (probable) départ, je continue à développer la nonchalance d’une simili-italienne en transit, entre deux mondes, entre deux respires.

J’avais pensé avoir compris la majorité des raisons conscientes et inconscientes qui m’avaient conduite ici dans ces temps surprenants, mais je réalise que le voyage est loin d’être terminé, que le grand air marin m’appelle à aller encore plus loin dans le dépassement de mes limites intérieures. Il me dit d’être courageuse, de ne pas craindre les vagues, qu’elles passent, que tout passe, et qu’il y a encore et toujours des anges qui guident mes pas, qui soutiennent mes moments de doute ou de panique, qui élèvent ma capacité à faire confiance. Et surtout, que je rentrerai un jour au bercail, en autant que je continue à inspirer et à expirer…

Lyne Castonguay
AU BOUT DU TUNNEL

Le bruit des voitures qui circulent, des trains qui passent, des chantiers qui construisent…

De l’ancien dans le nouveau.

Les oiseaux s’affolent un peu,

s’élèvent dans leurs vols collectifs,

histoire d’éclipser le bruit en bas, de repousser l’inévitable…

J’écoute les vagues faire rouler les cailloux à chaque expiration;

au loin, du carburant active la machine à remonter le temps.

Je me détourne, mes oreilles écorchées par l’oubli du métal;

là où j’étais, il n’y avait que bois, pierre et vent.

Mais je ne suis ni ascète, ni ermite, ni asociale,

et comme les plus audacieux, je suis sortie…

Curieuse de voir ce qu’il y avait de l’autre côté,

je me suis avancée avec hardiesse et curiosité.

Ce n’est pas facile emprunter le tunnel du contemporain,

alors que deux mois ont suffi pour me faire oublier…

Oublier que le monde doit continuer,

que les oiseaux ne sont pas maîtres chez eux,

que la peur existe toujours et autant,

malgré les enseignements offerts gratuitement par le confinement.

Comment unifier les deux mondes,

imbiber l’avant de l’après,

ne pas laisser le temps d’effacer

tout ce qui a été créé…

Les vagues puissantes viennent me rappeler…

Inspirer…

Expirer…

Si simple, cette vague naturelle quand tout converge harmonieusement

pour créer le moment présent.

Elle me rappelle que c’est tout ce qui existe,

qu’il n’y a en réalité ni après, ni avant,

que je ne peux trouver le maintenant qu’en moi, en dedans.

Inspire, expire…

Tout est là, renouvelé constamment.

La curiosité innocente reprend sa place,

je m’allonge, les pieds dans l’eau vivifiante,

le regard tourné vers le ciel et ses oiseaux;

les bruits du métal s’apaisent, disparaissent,

je retrouve mon paradis sur terre,

celui d’en dedans du coeur, le primordial.

Et je réalise que le nouveau monde,

celui d’après la peur,

c’est partout que je le trouverai.

Je n’aurai pour cela, qu’à respirer.

Et me souvenir d’une montagne, d’une sorcière, de ses sept chats,

qui sont à jamais gravés dans ma mémoire.

Remercier le chemin qui m’aura conduite,

dans les hautes voltiges d’une mère intérieure.

Ça sent le bois brûlé,

on se débarrasse de ce qui est mort,

pour faire de la place aux nouvelles pousses.

Mes oreilles deviennent sélectives;

elles écoutent le chant des vagues sous le vent,

le tambour des cailloux sous les vagues,

la résonance de la terre sous les cailloux,

le crépitement du feu au coeur de la terre…

Je retrouve mon centre,

au coeur de mon coeur.

Je poursuis au présent

ma vie d’avant et d’après.

Le voyage n’est pas terminé,

le voyage n’est jamais terminé;

mais la voyageuse a un peu changé;

elle a ralenti son rythme,

a pris un peu plus d’assurance,

pour aller un peu plus loin,

dans le tunnel de sa vie.

Un oiseau géant survole le ciel,

et malgré son métal, je ne peux que l’aimer;

car c’est sous ses ailes que bientôt je m’envolerai,

vers ceux que j’aime et qu’enfin je reverrai.

Lyne Castonguay

Letojanni, Sicile, Italie

7 mai 2020

Lyne Castonguay
BACCHUS

Dans cette escale entre ciel et terre,

j’ai respiré et apprécié le grand air ;

il m’a inspiré de nombreux vers,

m’a fait porter un nouveau regard à notre Mère-Terre ;

mais ce que je ne vous ai pas encore partagé,

et qu’aujourd’hui je vais vous avouer,

c’est qu’ici, dans cette sauvage contrée,

un dieu règne, est vénéré,

c’est Bacchus, dieu du vin,

et je l’ai rencontré, cet être divin !

Autant et même plus connu que Nostradamus,

il commande et agrémente les repas de ses enfants,

il incite les papilles les plus récalcitrantes,

à se livrer à des dégustations décadentes ;

que ce soit pour accompagner pasta ou asparagus,

on ne peut guère lui refuser, tout simplement.

Son nectar est distribué aux quatre vents,

impunément, dans n’importe quel contenant.

Il transforme les anciennes eaux en vin ;

la bouteille d’aqua minerale devient carafe c’est certain.

On l’achète à un, deux, cinq litres, même en confinement,

au petit matin, devant l’entrée du couvent.

Asparagus, humus, mordicus lingus,

On est tous ici, sous l’influence de Bacchus.

Il aromatise les sauces, nettoie les fonds de cuisson,

fait baigner les saucisses, pour notre plus grande satisfaction.

Un petit verre le midi,

on m’a offert, je me le suis permis.

Puis un ou deux le soir, question de ne pas perdre la face,

après trois mois, je me sentais déjà à ma place !

Mais à travers ces rougeâtres ablutions,

qui pourraient avoir la prétention d’abrutir,

le maître a eu la précaution de nous avertir

que le pourcentage d’alcool était la solution.

Ainsi, chaque jour, je peux me délecter

dans les arômes sans appréhender

qu’après des mois en Sicile passés,

je sois devenue trop amochée.

Une chose par contre, traverse ma pensée,

à mon retour au Québec, que va-t-il se passer,

quand un verre de vin je dégusterai

et un peu pompette, me sentirai ?

Devrais-je oublier mes immersions du midi

adopter une retenue nécessaire à ma survie ?

Oublier Bacchus et son église,

renier le dieu et sa devise ?

Ou bien chercher les arômes d’une Sicile gitane,

dans les arrières cours poussiéreuses d’une société catholico-anglicane ?

Le bon vin n’est pas le plus fort, ni le plus cher et cela de loin ;

pour deux litres, on paie trois euros chez le fermier du coin.

Il nous descend dans la gorge comme une douce brise printanière,

on en boit sans crainte, ni grande fanfare, ni grande prière.

Il fait tout simplement partie des petits plaisirs de la vie,

comme les jours et les gens de ce pays.

Il me reste encore un peu de temps,

avant de devoir quitter ce pays et ses habitants.

Qu’apporterais-je dans mes bagages,

en souvenir de ce voyage ?

Un bon vin, un bon cépage,

du voisin, c’est certain !

Et lorsque mon mari fera du vin, lui aussi,

je lui parlerai de Sicile, de Bacchus et de ses favoris.

Je lui dirai de restreindre le temps de fermentation,

afin de limiter l’alcool et son action.

Et ainsi pourrons-nous allègrement

nous adonner aux plaisirs du bon vin sans ses désagréments.

Je poursuivrai, fidèle adepte et adoptée

la religion des italiens et des repas bien arrosés.

Un dernier verre de rouge, à votre santé !

Merci Bacchus, pour tout ce que j’ai dégusté.

Au grand plaisir de se retrouver

de l’autre côté de l’océan, au fond d’une petite rangée.

On lira vins italiens, mais il faudra chercher,

car le sicilien sera assurément caché.

Comme sa terre mère, cette oubliée,

c’est un secret bien gardé !

Ciao, amici !

Cin Cin, arrivederci !

Lyne Castonguay

Chiaramonte Gulfi, Sicilia, Italie

1er mai 2020

Lyne Castonguay
LE VENT SE LÈVE

La peau endurcie de soleil,

les mains rudes d’avoir servi la terre,

le ventre plein de saveurs sauvages,

le cœur comblé de rires,

il sera bientôt temps de partir…

Lever le voile,

retrouver la mer ;

elle aura tout purifié j’espère,

effectué un grand nettoyage,

afin que nos pas soient plus sages,

afin que nos cœurs soient plus ouverts,

afin que nos actes soient plus conscients.

Je ne suis pas pressée de partir,

bien que mon cœur vers ceux que j’aime m’attire ;

car ici, aux confins de l’Italie,

j’ai trouvé une sœur, c’est une sorcière ;

comme ma mère elle s’appelle Teresa,

et elle a sept chats.

Comment lui dire adieu sans sentir une certaine envie

d’immortaliser cette rencontre unique

qui m’a été offerte dans un moment historique,

où la Mère-Terre a repris son rôle

de bienfaitrice pour l’humanité.

Et ma nouvelle sœur et moi,

nous nous sommes accompagnées ;

elle par sa vie spontanée et sauvage,

moi par ma force, accompagnante des passages…

Le vent se lève.

Aujourd’hui il me chatouille, me soulève,

m’appelle à faire mes bagages.

Le monde revient lentement à lui-même,

bouleversé par un grand rêve,

vision annonciatrice d’un futur métamorphosé.

Tout doit changer.

Tout doit muter.

Tout doit lutter.

Nous ne pouvons plus marcher

dans nos vieux souliers…

J’entends le vent me chanter,

mais aussi les fleurs,

qui dansent dans ce paradis montagneux.

Elles s’éclatent, bercées par les cieux

qui descendent caresser leurs pétales,

faire valser leurs effluves

jusqu’à mes sens enchantés.

Leur spectacle m’invite à demeurer éveillée,

le temps d’une dernière chanson,

le temps d’un dernier rappel,

que bien que la soirée s’achève,

il ne faut surtout pas s’endormir

avant d’avoir fait le pacte

d’un lendemain habité par la Vie.

Le vent s’intensifie, siffle fort,

m’invite à retourner vers le Nord.

Immobile, pour un moment encore,

je l’écoute, je le regarde, je le bénie ;

je le remercie de m’avoir un temps transportée ici,

me permettre de vivre la terre,

de danser le ciel,

de célébrer la vie

dans sa plus simple expression,

corps, âme, esprit réunis…

Que retrouverais-je quand je descendrai des montagnes

et que le bruit des abeilles s’apaisera…

Y aura-t-il plus de regards engageants ?

Y aura-t-il plus de sourires invitants ?

Les masques tomberont-ils ?

La peur de l’autre sera-t-elle amoindrie ?

Les rues seront-elles moins pavées

d’inconscience et d’insouciance ?

Mon cœur me dit de l’espérer…

Je sens mes ailes s’ouvrir,

mes pieds s’envoler ;

il faut pratiquer l’ascension,

ne pas perdre la direction,

celle qui me propulse plus grand et plus loin,

au-delà de l’humain,

au-delà d’aujourd’hui ou de demain,

dans l’espace où l’union

du ciel, de la terre et de leurs enfants

nous offre cette essentielle vision

de cœurs qui battent à l’unisson.

Le vent se lève,

je dois bientôt partir.

Je n’oublierai jamais ces montagnes et leur magie,

cette escale où le temps,

avec une belle sorcière sicilienne et ses chats m’a réunie.

Je partirai le cœur rempli ;

et ma valise elle aussi,

sera rassasiée d’oranges, d’olives et de pain frais.

Merci Teresa, merci mon amie ;

que le vent puisse un jour, toi aussi,

vers le Nord te soulever et te guider,

pour que le ruisseau aux têtes de violon

puisse à son tour te rencontrer.

Nous ferons une grande fête,

nous inviterons le ciel et la terre,

dans une grande célébration de la vie

et de tous ses mystères.

Le vent se lève,

un dernier coup de balais…

Que l’envol soit gracieux,

au temps des adieux.

Merci Sicile, merci Grande Mère,

de m’avoir si bien entourée de tes terres.

Tu m’as montré que chaque jour

devient éternité quand on est tous unis ;

et que l’éphémère n’est qu’illusion

d’une distanciation dans ce monde et ses environs.

Je marche aujourd’hui d’un pas plus conscient,

plus lent, moins impatient ;

et je le souhaite, sur tous les continents.

Le vent se lève ;

la nouvelle terre émerge ;

l’humain volage s’enracine

dans son humanité retrouvée.

Et moi je mets mon chapeau pointu,

prête à l’envol, prête à découvrir,

Ce qu’il y a en bas des oiseaux,

Ce qu’il y a de beau,

Ce qu’il y a de nouveau,

dans ce monde que je trouve si grand, si beau…

Lyne Castonguay
PÂQUES

PÂQUES 

Ils ont connu la guerre.

Ils ont semé la terre.

Ils ont érigé des paradis.

Ils ont vécu Pompéi.

 Ils sont artistes, artisans, paysans.

Ils éternisent le temps,

mythes éphémères des saisons d’un roman,

témoins oculaires de tant de tremblements.

 Ils regardent, par les fenêtres,

leur histoire devenir légende.

Confinés dans les ombrages de leurs ancêtres,

seuls avec leurs prières

à la veille d’une Pâques meurtrière.

Ils espèrent un miracle, la renaissance,

un sursis à leur existence.

Mais le temps s’amuse avec eux,

les nargue, les tient en émeu.

Auront-ils la chance de contempler

les paysages du nouveau monde émerger ;

alors que chaque instant prolongé,

dans cet arrêt forcé,

les rapproche de leur épilogue

sans qu’on puisse les aider.

Ils sont oubliés, les oublieux ;

siciliens fiers mais vieux.

Comme les oliviers tordus par la chaleur,

ils se recroquevillent et attendent leurs heures.

Pendant que le monde se reforme,

ils disparaissent dans leurs demeures.

Seuls, on les voit par milliers

regarder leur vie passée

et n’espérer qu’une fin bénie,

en cette Pâques disgraciée.

 Allez en paix, sages grands enfants de ce pays ;

votre histoire se termine en grandes pompes,

même si on vous retrouvera seuls dans vos petits lits.

Vos mémoires seront transcrites

par ceux et celles qui auront survécu

au changement du siècle et de ses rites,

annoncé il y a longtemps par quelques élus.

 Ne pleurez plus votre vie suspendue ;

le roc et la mer dans leurs bras vous portent

jusqu’à la nouvelle rive qui assurera votre salut.

Et l’âme qui avait trouvé refuge,

le temps d’une vie dans ces terres anciennes,

connaîtra à nouveau la joie

d’une liberté sereine.

Sans portes, ni fenêtres,

ni noirceur, ni mal être,

le nouveau monde sera léger ;

nuage d’espoir,

oiseau céleste,

Pâques sera tous les jours,

à se renouveler dans l’amour.

Lyne Castonguay

13 avril 2020

Pâques, Sicile, Italie

 

Lyne Castonguay
SYMPHONIE DES ABEILLES

Et si je mourrais aujourd’hui…

Que verrais-je avant de partir ?

Je verrais…

un olivier magnifique aux branches tordues

par des décennies à grandir dans les chaleurs torrides,

à chercher le meilleur chemin pour son accomplissement.

Je verrais…

une harmonie de montagnes et de vallées,

jouant les unes avec les autres,

étalant leurs couleurs et partageant leur humeurs

pour créer un paysage féérique et mystique.

Je verrais…

les brumes annonciatrices du soir,

envahir avec grâce le terrain de jeu des hauts sommets ;

et la vallée disparaître dans leurs bras enchanteurs.

 Je verrais…

des milliers de fleurs sauvages,

stimulantes créatures pour  les cônes de l’œil,

provocatrices de l’artiste, nous invitant à l’immortalité.

 Je verrais…

un ciel rempli d’oiseaux rares dansant aux grands vents

la valse des survivants,

ignorant que la trêve est éphémère, heureux innocents.

Je verrais…

des anges dans le ciel,

étendre leurs ailes filamenteuses

et m’émouvoir de leur beauté intouchée

par les missiles volants crevant leurs entrailles.

Et si je mourrais aujourd’hui,

qu’entendrais-je avant de partir ?

J’entendrais la symphonie des abeilles,

qui par milliers m’offrent leurs génies

et nourrissent mes espoirs d’éternité

pour la terre et ses habitants.

J’entendrais le vent, les soirs de fête,

comme un voleur, venir chatouiller l’intrigue,

semer sur la vallée, un air de mystère,

narguer ma capacité

à accepter ce que je ne connais pas encore.

J’entendrais le silence,

paré de ses milliards d’étoiles,

bercer mes rêves d’immobilité attentive,

invitant mes cellules à la pure présence

à chaque jour renouvelé.

Et si je mourrais aujourd’hui,

que sentirais-je avant de partir ?

Je sentirais l’orange, le citron et le fenouil sauvage.

J’humerais les effluves du bon vin,

les parfums du pain frais,

les arômes des bois de pin, d’oliviers, de peupliers,

qui chaque soir brûlent à nos plaisirs

et réchauffent nos corps engourdis d’avoir travaillé la terre.

Je sentirais les herbes sauvages,

prêtes à diffuser leur succulence,

généreuses bienfaitrices,

mécènes de mon épanouissement corporel.

Et si je mourrais aujourd’hui,

que toucherais-je avant de partir ?

Je toucherais la liberté.

Je toucherais la luminosité d’une terre sauvage.

Je toucherais le sol argileux d’une Sicile ancestrale.

Je toucherais le paradis sur Terre,

l’âme sœur qui m’a attirée vers son cœur.

Je toucherais le vrai, le beau, le pur,

l’amour du moment présent,

l’authenticité simple d’une harmonie consciente.

Je toucherais l’importance de chaque seconde,

à servir le jour, à embrasser la nuit,

à me renouveler chaque matin.

Si je mourrais aujourd’hui,

que dirais-je avant de partir ?

Je dirais ma gratitude,

pour cette expérience terrestre,

et ce temps de refoulement de l’humain,

qui lui permet enfin de contempler

et de renouer avec la magnificence de la Mère-Terre.

Je dirais soyons attentifs,

et n’oublions pas, le moment venu, 

lorsque le silence perdra sa prestance,

lorsque le mouvement de l’humain

reprendra sa folle cadence,

que l’envahisseur n’est vainqueur que le temps d’une paix ;

que les empires s’effondrent toujours.

Et ainsi devons-nous apprendre de ce temps d’arrêt,

et poursuivre en faisant un choix collectif et humain,

de mieux voir,

de mieux écouter,

de mieux sentir,

de mieux toucher,

de mieux dire.

Si je mourrais aujourd’hui,

je serais honorée

d’avoir marché sur cette terre d’accueil

qui m’a prise dans ses bras et m’a tant appris

par sa simple et immense générosité.

Je l’ai vue,

je l’ai écoutée,

je l’ai sentie,

je l’ai touchée,

et aujourd’hui, je l’ai racontée.

Si je mourrais aujourd’hui,

je serais heureuse

et n’aurais qu’un regret,

de n’avoir pu, avant de partir,

embrasser ceux que j’aime.

Mais je crois qu’un cœur joyeux,

peut traverser des océans

et, porté par les grands vents,

rayonner son amour,

même en temps de confinement.

Lyne Castonguay

Chiaramonte Gulfi, Sicile, Italie

3 avril 2020

Lyne Castonguay
EQUINOXE, RITE DE PASSAGE...

Equinoxe… dualité, égalité,

douce bataille de la noirceur et de la lumière,

de l’éther et du terrestre,

de l’avant et de l’après.

Moment de grâce et de connexion,

entre l’ange et sa mère terre.

Moment d’intention et de vision

d’un passage à venir, explosion du cratère.

Dans ce temps de grandes transformations,

la terre reprend son souffle,

l’humain retourne dans ses intérieurs.

C’est le temps de connecter.

C’est le temps de rêver.

C’est le temps de renouer

avec notre ancestrale sagesse.

La terre mère sourit ;

elle reprend son souffle.

Son ciel s’éclaircit,

ses eaux retrouvent leur cristal,

ses entrailles bouillonnent,

elle reprend son souffle.

Équinoxe,

temps entre deux temps,

éternité du moment,

à savourer tous les mystères

du non incarné et de son aura.

Équinoxe, temps de rencontre,

germe de ce qui sera.

C’est le temps de semer

tous les rêves imaginés ;

porter dans le ventre de la terre

tous les espoirs.

Demain il faudra se mettre à la tâche,

élever le germe, nourrir le nouvel enfant,

qu’il devienne ce qu’il doit être,

prendre soin de son âme,

qu’elle émerge sans trop d’abîmes.

Équinoxe,

rencontre sacrée.

Que les déesses et les dieux protègent

ceux qui naîtront

à la Nouvelle Terre.

Et que la vie,

plus forte que tout,

s’accomplisse

comme elle se doit,

ni plus ni moins…..

Lyne Castonguay
ADIEU AGRIGENTO
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Je m’envole…

C'est le départ de Agrigento aujourd'hui...
Les émotions viennent tout-à-coup, comme une douce vague, remplir mon coeur de souvenirs, d'images, d'odeurs, de résonances...
La mer Sicilienne m'a accueillie avec toute sa fougue, son ancestralité,sa caresse...
J'ai pu déposer ici une partie de moi qui n'osait pas crier...
J'ai pu pleurer ici l'absence d'une mère mal connue...
J'ai pu danser ici ma liberté d'être une enfant de la Terre....
J'ai pu aimer ici une nouvelle soeur et ses sept chats...
J'ai pu sentir la générosité ici des siciliens de coeur et de ventre...
J'ai pu arrêter le temps ici et écrire dans une célébration de ma vie...
J'ai pu me sentir ici, sicilienne de coeur, italienne d'adoption, habitante parmi les habitants...
Je quitte la mer sicilienne pour retrouver les montagnes où les mystères ont demeure. En ce vendredi 13, je m'envole retrouver Teresa et ses chats, Guinessita, Nerina, Pumpkin, Blondie, Coco, Bindie et Mimi.
Nous cueillerons des oranges et des citrons dans son jardin,
nous regarderons pousser les olives.
À la tombée de la nuit, nous prendrons le vino et allumerons le feu, en regardant la voie lactée envahir la vallée.
De la douce berceuse de la mer, je passe à la danse envoûtante du Chiaramonte Gulfi et de ses brumes nocturnes.
Adieu Agrigento,
Adieu la vallée des dieux,
Adieu la sicilienne,
profitez de cet espace alors que l 'humain se terre....
Rayonnez votre sagesse, qu'elle déteigne sur le monde.
Et pardonnez à l'humain, car il ne sait pas toujours ce qu'il vous fait.....

Gratitude
Amour

Lyne Castonguay
QUOI DE MIEUX QU'UNE QUARANTAINE pour se retrouver dans sa bulle!

Depuis le 15 janvier dernier, je suis en voyage d’écriture sur cette terre fascinante et paradoxale qu’est la Sicile. J’ai habité dans les montagnes du Chiaramonte Gulfi après être passée par Palermo sur la mer. Dans ces montagnes du Chiaramonte, j’ai été accueillie par la femme aux 7 chats, Teresa. Nous sommes devenues soeurs, c’était dans les astres….

Puis j’ai ensuite continué mon chemin vers Agrigento, la belle nichée sur des corniches de rochers rouges et blancs, surplombant la Vallée des dieux, communément appelée Vallée des Temples. Seuls monuments en Italie à ne pas avoir été retouchés, ils sont majestueux, mystérieux, surtout à la tombée de la nuit lorsque des projecteurs les illuminent sur leurs monticules, c’est envoûtant. Puis il y a la mer au pied des ces anciens palais; la mer sicilienne, comme les gens d’ici l’appelle. Elle embrasse sa mère, la Méditerranée, avec fougue et beauté sauvage.

Puis vient le monstre microscopique, la bibitte dont tout le monde a peur, et tout se referme rapidement autour de nous, comme un colimaçon qui se rétracte dans sa coquille. Déjà, durant l’hiver, la Sicile est un endroit pas tellement prisé des touristes, laissant la vedette au Centre et au Nord, les riches et célèbres. C’est parfait pour une certaine québécoise qui vient se retrouver dans ses mondes intérieurs pour exprimer en mots les rencontres d’une vie….

De dix personnes sur une plage de plusieurs kilomètres, on se retrouve à six, puis à quatre. Je croise un couple, deux habitantes aux peaux tannées comme du cuir tellement le soleil les a fait cuir au fil du temps. Elles marchent toute la côte chaque jour, les mêmes chapeaux, les mêmes manteaux, une procession rituelle qui résonne en moi. Nous nous saluons silencieusement. Nous ne sommes que quatre, elles, moi et un marcheur et son chien. La sicilienne nous embrasse de ses flots bouillonnants de vie, je suis heureuse.

L’étau se referme, la ville se replie et le temps est venu de partir avant de ne plus pouvoir sortir! Il est temps de retourner voir Teresa, être loin de cette énergie de peur qui règne de plus en plus. J’étais déjà en quarantaine choisie, me voilà servie et Teresa et ses chats m’attendent. Je vais retrouver l’air frais des cimes, les odeurs magnifiques des amandiers en fleurs, des oliviers, des citronniers et orangers. J’attendrai que le vent se calme pour redescendre vers la mer et poursuivre mon périple, écrire et vivre mes histoires!

Je suis en harmonie avec la Terre, elle dit à ses enfants de tout arrêter et moi je sors au soleil avec mon portable et mon café et je lui dis MERCI!

Lyne Castonguay
La SICILE, terre qui verra naître le prochain livre...

C’est le 14 janvier 2020 que Lyne Castonguay quitte pour vivre en Sicile pendant les 6 prochains mois, afin d’écrire un prochain livre qui saura inspirer l’humain en cheminement. Le récit relatera les rencontres magiques, transformatrices et guidées qui auront rempli sa vie, témoignages et invitation à porter attention aux êtres qui passent dans nos vies pour nous faire avancer sur nos chemins. C’est avec spontanéité et grand plaisir que Lyne sortira de sa bulle de temps à autre pour partager ses expériences en terre sicilienne, grand rêve et vision de longue date pour elle.

Lyne Castonguay
NOUVELLE AVENTURE EN BELGIQUE!

Les 19 et 20 octobre prochains, Lyne Castonguay sera conférencière au Salon Bien-Naître, à Ciney-Expo en Belgique. C’est une nouvelle aventure qui débute pour continuer à faire connaître la pratique sage-femme du Québec et la vie de la pionnière Jeen Kirwen. Lyne animera également une conférence pour les femmes enceintes, sur la PUISSANCE DES FEMMES DANS L’ENFANTEMENT, alors qu’elle guidera une méditation au tambour pour retrouver l’espace sacré-puissant-intérieur que chaque femme possède au moment de mettre au monde son enfant.

Pour infos: https://www.facebook.com/events/364575677631146/?active_tab=about

Lyne Castonguay
UNE RENCONTRE À LA BIBLIOTHÈQUE DE COATICOOK

Le 14 mars prochain, 19hrs, Lyne Castonguay fera une lecture d’extraits du livre HISTOIRES FABULEUSES D’UNE SAGE-FEMME AUTHENTIQUE: JEEN KIRWEN. La rencontre est gratuite et publique. Le livre sera en vente avec dédicaces de Lyne et de Jeen. C’est un rendez-vous à ne pas manquer.

Lyne Castonguay
Le livre maintenant disponible à Trois-Rivières

Pour vous procurer le livre à Trois-Rivières, deux nouveaux endroits de distribution: L'auberge auto-gérée des étudiantes sages-femmes et la coop de l'Université du Québec à Trois-Rivières. 

Pour les étudiantes sages-femmes, le livre est vendu à l'auberge à 20.00$ au lieu de 25.00$! 

Bonne rentrée aux étudiantes sages-femmes!

Lyne Castonguay
ON REPREND LA ROUTE...
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Jeen et Lyne reprennent la route le 14 décembre prochain, pour rencontrer l'équipe et la communauté de la Maison de naissance MIMOSA à St-Romuald. Bienvenue à toutes et tous, le livre sera vendu sur place et des échanges riches et stimulants seront partagés. 

Lyne Castonguay
Lancement collectif au salon du livre et séance de dédicaces

Le vendredi, 13 octobre 2017, Lyne Castonguay sera au salon du livre à 17 h pour un lancement collectif au kiosque de l'Association des Auteures et Auteurs de l'Estrie (AAAE). Le lendemain, samedi 14 octobre de 18 h à 19 h, elle sera là pour une séance de signatures. Saisissez l'occasion de vous entretenir avec elle!

Lyne Castonguay