QUOI DE MIEUX QU'UNE QUARANTAINE pour se retrouver dans sa bulle!
Depuis le 15 janvier dernier, je suis en voyage d’écriture sur cette terre fascinante et paradoxale qu’est la Sicile. J’ai habité dans les montagnes du Chiaramonte Gulfi après être passée par Palermo sur la mer. Dans ces montagnes du Chiaramonte, j’ai été accueillie par la femme aux 7 chats, Teresa. Nous sommes devenues soeurs, c’était dans les astres….
Puis j’ai ensuite continué mon chemin vers Agrigento, la belle nichée sur des corniches de rochers rouges et blancs, surplombant la Vallée des dieux, communément appelée Vallée des Temples. Seuls monuments en Italie à ne pas avoir été retouchés, ils sont majestueux, mystérieux, surtout à la tombée de la nuit lorsque des projecteurs les illuminent sur leurs monticules, c’est envoûtant. Puis il y a la mer au pied des ces anciens palais; la mer sicilienne, comme les gens d’ici l’appelle. Elle embrasse sa mère, la Méditerranée, avec fougue et beauté sauvage.
Puis vient le monstre microscopique, la bibitte dont tout le monde a peur, et tout se referme rapidement autour de nous, comme un colimaçon qui se rétracte dans sa coquille. Déjà, durant l’hiver, la Sicile est un endroit pas tellement prisé des touristes, laissant la vedette au Centre et au Nord, les riches et célèbres. C’est parfait pour une certaine québécoise qui vient se retrouver dans ses mondes intérieurs pour exprimer en mots les rencontres d’une vie….
De dix personnes sur une plage de plusieurs kilomètres, on se retrouve à six, puis à quatre. Je croise un couple, deux habitantes aux peaux tannées comme du cuir tellement le soleil les a fait cuir au fil du temps. Elles marchent toute la côte chaque jour, les mêmes chapeaux, les mêmes manteaux, une procession rituelle qui résonne en moi. Nous nous saluons silencieusement. Nous ne sommes que quatre, elles, moi et un marcheur et son chien. La sicilienne nous embrasse de ses flots bouillonnants de vie, je suis heureuse.
L’étau se referme, la ville se replie et le temps est venu de partir avant de ne plus pouvoir sortir! Il est temps de retourner voir Teresa, être loin de cette énergie de peur qui règne de plus en plus. J’étais déjà en quarantaine choisie, me voilà servie et Teresa et ses chats m’attendent. Je vais retrouver l’air frais des cimes, les odeurs magnifiques des amandiers en fleurs, des oliviers, des citronniers et orangers. J’attendrai que le vent se calme pour redescendre vers la mer et poursuivre mon périple, écrire et vivre mes histoires!
Je suis en harmonie avec la Terre, elle dit à ses enfants de tout arrêter et moi je sors au soleil avec mon portable et mon café et je lui dis MERCI!